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Pourquoi sommes-nous ici après plus d’une semaine d’occupation ?

Il y a comme un besoin de mettre au clair la nécessité de notre présence ici.

Si les théâtres n’avaient pas commencés à être occupés, serions nous venu.e.s occuper ce théâtre ?

Il y a comme un besoin d’honnêteté, de mise au point qui s’est cristallisé suite des échanges des derniers jours, un besoin d’honnêteté avec nous même.

Nous sommes jeunes, nous ne sommes pas éduqués à la lutte, nous arborons des codes, des manières d’êtres, des expressions, des mots, un lexique qui n’est pas le notre.

Exerçons notre ignorance, sachons dire « je ne sais pas ».

Il y a tant de chose que nous ne savons pas, et quelle richesse de savoir qu’il y a tant de monde qui ne mérite que d’être découverts, discutés, appréhender sous le jour qui est le notre.

Qu’est-ce qui nous appartient réellement ? Quels sont les mots qui sont les nôtres ? Où se situe nos nécessités et comment mettre en place, dans un espace que nous avons la chance de pouvoir utiliser, un échange qui puisse être bénéfique pour tout le monde. Un échange qui sache donner aux revendications que nous partageons, une véritable place dans l’exercice que l’on fait de notre monde.

Cet espace qui nous est donné, doit être le terrain de notre construction, de l’édification d’un véritable socle de connaissances, d’expériences, d’acquis qui ne saurait qu’affirmer l’urgence qui nous réunis ici toutes et tous.

Sachons exercer notre ignorance, sachons dire « je ne sais pas ».

Faire exister ici un espace de discussion, de partage, un terrain d’accueil pour l’expérimentation

Nous ne savons pas les véritables implications d’une politique mortifères d’un gouvernement qui enchaine des reformes et des choix politiques toujours à l’opposé d’une force de vie qui nous habite.

Nous en avons les sensations.

Sensations d’urgence face à un monde qui se construit, hors de nous, contre nous pour ne tomber que plus profondément dans une perte de sens toujours plus dense.

Cessons d’incarner des rôles qui ne sont pas les nôtres, osons lever la voix et réclamer cette avalanche de vie, dans les regards levés les uns sur les autres, qui ne peut que se déverser dans la quête et l’appropriation d’outils qui sauront nous rendre plus fort, plus solide, plus intelligent ensemble.

N’ayons plus d’autre lexique que les paroles de nos vies vécues, et sachons dire, encore une fois « je ne sais pas ».

Réclamons ce qui nous est dû, un espace où il nous est possible d’expérimenter le monde, de le discuter, ensemble. Nous sommes jeunes, nos corps sont parcourus d’ignorance, et ce doit être notre force car il ne faut pas avoir peur de cette force vive qui se dégage de notre entrée dans le monde.

Cette expérience de l’occupation est nouvelle pour tout le monde, et la nécessité qui nous tient ici doit être la notre.

Nous sommes d’accord pour dire qu’il y a urgence, urgence de rentrer en opposition avec la politique de ce gouvernement, urgence de construire une intelligence collective.

Nous devons mettre à profit le temps qui nous est impartis, car tout passe. Nous nous découvrons, ici, après une période où il a fallut nous cacher derrière les fortifications de nos intérieurs au fond de nos confinements, derrière ces portes fermées de ces lieux porte closes où s’épanouissait l’écho de nos désirs.

Sortir des sensations pour construire ensemble un discours commun, pour se sentir corps physique, solide, unis.

Quelle est la légitimité à occuper un théâtre ? Quelle est notre légitimité à occuper un théâtre ? Qui est légitime ?

Nous le sommes toutes et tous, dès que se ressent ce désir, ce besoin de savoir, de comprendre.

Femmes, Hommes, intermittent.e.s, intérimaires, précaires, étudiant.e.s, chômeu.r.s.es, salarié.e.s, oisif, oisives, rêveuse, rêveurs, …

Nous sommes tous et toutes légitime à porter la voix sur une question qui nous appartient tous et toutes autant que nous sommes :


Quel est le monde dans lequel nous voulons exercer nos vies ?

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